Savoir « pitcher » efficacement est indispensable pour la réussite financière d’un projet. Que vous soyez en train de préparer un financement participatif, une offre d’investissement, ou une présentation pour votre boîte, l’art du « pitch » est ce qui va vous permettre de rallier un soutien à votre cause. Les conseils qui suivent vous permettront de repenser votre discours de présentation et – en parallèle d’un développement de votre esprit critique – de devenir un maître en persuasion et en marketing.
Définition
D’après notre ami Larousse, un « pitch » est un « bref résumé accrocheur destiné à promouvoir quelque chose » (livre, film, patins à roulettes, poêle à frire… à vous de voir !). Cette première définition nous indique donc qu’il va falloir être économe en mots pour décrire votre projet. Pas de fioritures, ni de métaphores ou autres combo linguistiques alambiqués – juste une description de l’essence de votre projet.
À cette définition, ajoutons un élément précisé Emarketing.fr : un pitch « repose sur les besoins, les attentes et/ou les centres d’intérêt de la cible afin de capter au mieux son attention. » Pour les apprentis marketeurs que vous êtes, « la cible » désigne évidemment le type de personne susceptible d’être intéressé par votre produit. Idéalement, vous aurez créé un profil type, vous permettant d’établir précisément la demande du produit sur le marché : quels seront vos clients ? D’où viennent-ils ? Que font-ils ? Que veulent-ils ? Et pourquoi opteront-ils pour votre marque d’artichauts en bocal ?
Si vous êtes en train de pitcher un script (de cinéma ou de théâtre), ou même un livre – appliquez le même principe à votre histoire et demandez-vous: a) Qui y porterait un intérêt , b) Quels sont les thèmes présent dans votre création, et enfin c) Quelle est l‘origine du projet.
Peu importe ce que vous cherchez à pitcher – prenez le temps de faire des recherches, d’approfondir et de connaître votre projet en long, en large et en travers : cible, concurrence, influences, origine, attentes professionnelles et personnelles… Vous devez être capable de répondre à n’importe quelle question sur le sujet.
La présentation
Une fois que vous avez bien défini votre produit et que vous avez fini vos recherches de fond, il est temps de préparer la présentation. Vous pouvez appliquer les conseils qui suivent aussi bien à votre vidéo de crowdfunding qu’à une présentation officielle à un investisseur ou potentiel partenaire.
1 – Informez vous sur votre public
Si vous avez un rendez-vous officiel avec une entreprise ou un investisseur potentiel, renseignez-vous bien sur les interlocuteurs auxquels vous aurez à faire : avec qui ont-ils travaillé par le passé ? Quelle est leur activité sur les réseaux sociaux ?...
Si vous êtes dans le cas d’une vidéo de crowdfunding et que vous pitchez donc votre projet via un support vidéo, assurez vous que la cible de votre discours puisse se reconnaître dès les 20 premières secondes de votre vidéo.
2 – Time management et tapis volant
Vous ne disposez que de peu de temps pour présenter votre idée, alors ne gaspillez pas votre temps ou votre salive ! L’erreur la plus courante est d’ouvrir votre exposé en parlant de vous : vous aurez le temps d’écrire votre autobiographie un autre jour. Beaucoup d’entrepreneurs voient le pitch comme une narration contenant un chapitre sur l’auteur et son équipe – seulement pendant que vous passez 5 minutes à parler de Suzan, Linda et Georgette, votre auditoire va très vite se demander le rapport avec le schmilblick. L’ouverture de votre pitch revient à demander à quelqu’un que vous ne connaissez pas de vous accompagner sur un tapis volant – si vous voulez que la personne monte sur votre carpette, il faut un argument de choc qui établisse une relation de confiance et montre que votre tenture à froufrou en vaut la peine. Pour écrire une introduction parfaite, demandez vous quels sont les 3 points essentiels que vous voulez que votre auditoire garde en tête.
3 – Pratiquez le 10/20/30
Si vous devez utilisez un document type powerpoint pour présenter votre projet, forcez-vous à pratiquer la règle du 10/20/30 que Guy Kawasaki recommande dans ses ouvrages :
10 : pas plus de 10 slides.
20 : comptez maximum 20 minutes pour votre présentation.
30 : utilisez une police d’écriture qui fasse minimum une taille 30.
Pourquoi ?
10 slides : cette règle va vous permettre de créer un powerpoint qui se concentre sur les éléments essentiels de votre projet, et qui sert de support à un discours actif. Ainsi vous évitez de lire bêtement vos slides devant votre public.
20 minutes : votre temps est précieux, et le leur représente de l’argent.
Ces 20 minutes vous permettent d’expliquer votre projet, de parler de votre équipe, mais aussi de disposer d’un maximum de temps pour les éventuelles questions de votre auditoire. Précisez au début de votre pitch que vous répondrez à toutes les questions une fois la présentation achevée.
30 taille de la police : lisibilité et efficacité. Utilisez des mots-clés, et élaborez votre propos à l’oral – vous montrerez ainsi que vous maîtrisez votre sujet.
Votre pitch n’atteindra la perfection qu’au bout du 3ième voir 4ième brouillon. Prenez votre temps, réfléchissez à toutes les questions qui risquent de vous être posées (sur le site dans les commentaires de votre projet, ou dans une salle de présentation), et surtout répétez votre présentation / le contenu de votre vidéo plusieurs fois avant de vous lancer. Demandez à des amis ou collègues de vous donner des notes ou de vous corriger. Il n’y a que comme ça que vous progresserez !