Je vois bien la situation : vous avez pris un billet Paris-Madrid chez Easyjet il y a six mois en vous disant qu’en octobre, vous auriez bien besoin de soleil, mais voilà, les vacances d’été ont troué votre budget. Vous stressez maintenant à l’idée de devoir dépenser le moindre euro. Mais pas de souci, c’est la fête et c'est la crise en Espagne, et on peut toujours s’y débrouiller.
- Dormir à Madrid
Déjà, oubliez les "hoteles", c’est un faux ami. Allez plutôt voir du côté des "hostales" ou "hosteles", c’est là qu’on trouve les prix les plus baratos ("pas chers", très important à savoir). Il y a pas mal d’auberges de jeunesse : n’allez surtout pas à celle qui s’appelle Richard Schirrmann, elle est éloignée du centre et la rue qui y mène est pleine de trans et prostituées almodovariens. Par contre, l’auberge municipale de Madrid, en plein centre, est récente et peu chère.
- Se déplacer à Madrid
Si vous comptez ne visiter que le centre de Madrid, c’est possible de le faire à pied. Ca monte, ça descend beaucoup, mais c’est plus agréable que le métro. Pas la peine, donc, d’acheter un ticket hebdomadaire, achetez plutôt un carnet de 10 tickets, qui se présente sous la forme d’un ticket unique qu’on peut partager avec n’importe qui. C’est 9 euros, à utiliser en cas de grosse fatigue. Et si vous êtes vraiment fainéant, il y a un billet touristique à 3,50 euros par jour pour prendre le métro et le bus sans limites.
- Visiter Madrid
On visite Madrid plus en marchant qu’autre chose. La Puerta del Sol, la Plaza Mayor, la Gran Via sont les hauts lieux de Madrid, et c'est gratos.
Restent les musées. Le Prado et le Reina Sofia sont incontournables, mais comme en Espagne on est généreux, toutes les nocturnes sont gratuites (soit tous les soirs), ainsi qu’une journée hebdomadaire. Pour le Prado, c’est le dimanche, pour le Reina Sofia, le samedi por la tarde (aprèm et soir) et le dimanche matin. Le Palais Royal est gratuit le mercredi et le Musée archéologique ou le CaixaForum tout le temps.
- Manger à Madrid
Pour le petit-déj, le plus simple est de se prendre une formule comme on en trouve dans toutes les brasseries, café+tostada con tomate+zumo de naranja pour 4/5 euros. Il y a aussi des franchises espagnoles comme le Vip’s ou le Nebraska qui ont des petits-déjs bien copieux et pas trop chers.
Déjeuner : Burger King ! Tous les jours. Ou un kebab, mais je vous recommanderais perso les fafafels de Maoz, qui sont miam-miam. Pour les grandes occasions, genre 10 euros, regardez les "menus del dia" dans le quartier immigrant de Lavapiés, on peut manger aussi bien indien que sénégalais ou arabe, mais vaut mieux pas aller voir la cuisine. Au dîner, on s’offrira du jamon serrano, du fromage et du vin à Carrefour Express pour aller dîner sous les (quelques) étoiles du Parc Retiro. Ou on se gavera de "raciones" dans un bar, à partager ça revient moins cher et on goûte de tout, surtout si on aime la friture.
- Boire à Madrid
Oubliez les zones touristiques, fuyez les terrasses de la Plaza Mayor, c’est trop cher. Dans les quartiers de Malasaña ou Huertas, le soir, vous verrez plein de types classieux et de jolies jeunes filles vous accoster pour vous offrir des cartes de visite. Prenez-les toutes, mais ne les suivez pas et dites-leur "después". La plupart du temps, leurs cartes vous donnent droit à des coups gratuits pour vous attirer dans leurs bars, qui sont souvent vides en début de soirée. Faites votre choix, et faites la tournée des grands ducs après sans rien payer.
- Acheter à Madrid
Bon, on avait dit que vous n’aviez pas une thune. Mais si vous devez vraiment acheter des fringues, privilégiez les marques espagnoles : Zara, Springfield, Pull & Bear, Mango, c’est très souvent moins cher qu’en France. Il y a tout sur la Gran Via. Mais le must de la classe, *ironie*, c’est quand même les grossistes chinois à Lavapiès, qui font aussi de la vente au détail (pas comme à Paris). Et le Rastro, dans le même quartier, ce sont les puces du dimanche matin qui font du bien au porte-monnaie.
Et bon, si vous êtes vraiment à la rue, envoyez-moi un petit message, j'ai de la place chez moi pour les squatteurs.