Il était une fois une chouette histoire de Noël. Une histoire d’humanité et d’espoir qui prend place au milieu des combats de la Première Guerre Mondiale et de leur barbarie. Cette histoire c’est celle des soldats français et allemands qui fraternisèrent lors de Noël 1914 dans la région d’Arras. Christian Carion, réalisateur, en a fait un film. Aujourd’hui, un monument, financé sur Ulule, s’élève à la mémoire de ces soldats qui ont stoppé la guerre pour un moment de camaraderie.
« Qui sait! Peut-être un jour dans ce coin d'Artois, on élèvera un monument pour commémorer cet élan de fraternité entre des hommes qui avaient horreur de la guerre et qu'on obligeait à s'entretuer malgré leur volonté ». Christian Carion découvre ce témoignage du soldat Louis Barthas, caporal pendant les quatre années du conflit dont il est sorti vivant, lors de la préparation de son film Joyeux Noël. Ému, il décide de « donner raison à Louis Barthas, porte-parole de tous ceux dont on a nié les actes, les témoignages, la mémoire, et édifier un monument pour ceux qui eurent le courage du geste fraternel ». Le réalisateur crée l’association Noël 2014 avec Christophe Rossignon, le producteur du film et se bat pour concrétiser ce projet de monument. Le Président de la communauté urbaine d’Arras, sensible à la cause, se joint à eux et propose d’assurer la maîtrise d’ouvrage du projet.
« Nous étions soutenus par la Région et la Communauté Urbaine d’Arras mais on voulait également créer un mouvement citoyen autour de ce projet. On retrouvait dans le financement participatif cette démarche populaire ».
La campagne est donc lancée avec le soutien des acteurs du film, Diane Kruger et Guillaume Canet. Le 18 janvier 2015, la campagne s’achève avec une collecte qui s’élève à 55 505€. Ce succès fait de “Un monument pour ne pas oublier” la collecte de patrimoine qui a récolté le plus gros montant en France en 2015 toutes plateformes de crowdfunding confondues.
« Nous avons reçu des messages de soutiens de partout. C’était un très beau moment et on espère que nos contributeurs nous rejoindrons lors de l’inauguration ».
Presqu’un an plus tard, le 17 décembre 2015, Christian Carion, accompagné de François Hollande et de douze membres de la famille de Louis Barthas, inaugure le Monument des Fraternisations qui rappelle qu’ici, un soir de Noël, des allemands et des français ont stoppé les combats « pour jouer aux cartes, faire une partie de football ou chanter ». Le Monument des Fraternisations fixe ainsi « pour l’éternité » ce moment de vie dans nos mémoires.